Pamukkale,
en turc, veut dire « Château de Coton », mais en fait,
ça ressemble plutôt à une étendue neigeuse.
C’est un phénomène rare de la nature, d’origine
volcanique, qui fait remonter des profondeurs de l’eau qui arrive
à l’air libre à plus de 37°. En même temps
que l’eau se dégage du gaz carbonique, qui en retombant
crée une couche de calcaire qui nappe peu à peu le sol
de blanc immaculé.
Avant d’arriver sur le site, une tache blanche dans le paysage
surprend par son étendue. Voir cette blancheur enserrée
dans du vert, étonne.
En fait, on voit trois taches blanches, des coulées différentes.
L’autre originalité, c’est que ces coulées
blanches créent des espèces de vasques, en travertins,
de quelques dizaines de centimètres de profondeur où on
peut s’allonger et se laisser aller à cette eau chaude
et aux boues d’argile.
C’est un spectacle grandiose que de voir ces cuvettes aux contours
naturellement adoucis répandre leurs eaux bleutées en
cascade.
Dans
les environs, il y a plusieurs sources produisant le même phénomène,
dont certaines sont dorées, orangées (comme celle de notre
hôtel).
La
coulée principale, la plus belle, a depuis au moins l’Antiquité
intéressé les hommes qui lui ont trouvé des vertus
curatives : des soins de peau au traitement de toutes sortes de maladies.
Ils ont bâti autour des sources des temples, des thermes, bien
sûr, mais aussi des espaces sacrés dédiés
aux dieux.
Ainsi une ville célèbre y a vu le jour, Hiérapolis,
la ville sacrée. Dédiée à Apollon, elle
a eu une renommée importante pour le monde grec et a traversé
les siècles du 1er avant jusqu’au paléochrétien.
Les plans de la ville hellénistique sont du célèbre
Hippodamos de Milet (une ville à 100 et quelques kms de là),
Les vestiges visibles aujourd’hui sont pour l'essentiel datés
des époques romaine et byzantine.