Le Redentore,
la cérémonie la plus importante des Vénitiens. Pourtant
son origine est lointaine. Elle commémore la fin d’une épidémie
de peste qui eut lieu en 1576 et tua plus de cinquante mille vénitiens.
Le Doge a alors promis de construire une église et d’y donner
chaque année une messe.
C’est
Palladio qui a été choisi. Il ne s’est pas foulé.
Il a fait une copie assez pâle de la Maggiore. Grandes colonnades
et petites chapelles. Une peinture du Tintoret, quand même, ou de
son école (on n’est pas sûr que ce soit lui).
La cérémonie déplace du monde.
Déjà la veille, des milliers de riverains sortent les tables
sur les quais et font bombance. D’autres rappliquent en bateaux,
pique-niquent dansent et font la fête. Vraiment, des centaines de
bateaux qui couvrent le canal de la Giudecca et tout le bassin de Saint
Marc, c’est impressionnant ! C’est pas comme Carnaval où
ce sont les étrangers qui font la fête, là, ce sont
vraiment les indigènes. Et ça fait plaisir à voir.
Pour
clôturer la soirée, un gigantesque feu d’artifice,
en musique cette année. Une sono d’enfer avec Bjork, Elvis,
et aussi des musiques contemporaines aux plus classiques.
Et la volonté de faire rimer les explosions, les flamboiements,
et les gerbes de lumière avec des sons en accord.
C’est pas toujours ça, mais il y eut des moments magiques
et émouvants où le symbiose était parfaite.
Et pour finir (on n’y a pas été), ils partent tous
en bateau attendre l’aube en se baignant au Lido. En se baignant…
en se baignant, mais on se sait pas exactement à quelles bacchanales
se livrent ces milliers de jeunes…
Le lendemain, régates de gondoles devant le Redentore. A cette
occasion, les gondoles ont abandonné leur noir de rigueur pour
se parer de couleurs pimpantes.
Enfin, le soir, place au sacré. Une procession religieuse comprenant
l’évêque et de nombreux représentants de l’église
et du pouvoir monte les marches pour la grande messe votive.
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