Séparée de la Macédoine par deux
lacs, cette région est presque une île. Elle a l'apparence
d'un pis de vache avec trois péninsules bordées
de plages de sable : la plus à l'ouest, Kassandra, couverte
d'hôtels et de marinas fréquentés par les
touristes venus d'Allemagne, de Bulgarie, de Roumanie, de Russie... La
plus à l'Est, le Mont Athos, inaccessible depuis plus
de mille ans aux femmes, aux enfants, aux imberbes...., centre
religieux par excellence, est un lieu sacré, habité de
moines et de monastères de plusieurs obédiences
: russes, grecques.....
Il nous restait à explorer la péninsule centrale
au joli nom de Synthonia. On n'a pas été déçus
: très jolies côtes découpées, criques
adorables, hautes collines lacées de routes qui offrent
des panoramas sublimes au détour de virages ou au franchissement
des cols... Oliviers, vignes, forêts de résineux... Un
paysage méditerranéen puissance dix.
On a fait le tour (une centaine de km), découvrant les
petites villes côtières parsemées dans l'île,
les longues plages de sable blond et la mer aux bleus changeants
: outremer fonce, indigo, turquoise ou vert translucide.
Un guide nous indiquait une route presque secrète qui
nous a donné envie d'aller voir de plus près. Une
petite route adorable sinuant entre les oliviers et les sapins,
des criques miniatures aux eaux turquoises, les montagnes en
arrière-plan, nous a séduit. Nous y avons cherché refuge
pour nos derniers jours de vacances macédoniennes.
Porto Elena est un petit paradis. Grands arbres pour se protéger
du soleil au bord de la plage, l'île de la Tortue devant
nous, la mer Égée très calme aux multiples
tons de bleus... Et à la tombée de la nuit, le
plus beau des crépuscules. Le soleil couchant, petite
boule rouge flamboyante sur fond d'orangé, de rose, de
bleus indéfinissables sur une mer vibrante légèrement
huilée d'or fin, paysage onirique avec la silhouette bienveillante
de la tortue en fond d'écran.
On s'est amusé à cueillir le soleil, à le
déposer sur notre main, entre nos doigts ou au dessus
de la tête. Il s'est prêté très gentiment à nos
jeux avant de se cacher au loin derrière une montagne,
un halo de clarté rose indien pour derniers feux.
Ouzo, amandes salées, féta, olives pour l'apéro
sur la terrasse, face à l'immensité où le
bleu nuit de la mer rejoint doucement celui du ciel. On est loin
de tout, même de nous- mêmes. On laisse nos sens
s'enivrer, s'imprégner de beauté et rêver.