D'énormes rochers - soulevés par le ciel (meta
oros) dont on ne sait pas bien l'origine géologique. Un
bouchon de sédiments resté là quand la mer
s'est retirée, il y a quelques millions d'années.
Depuis, ils se sont délités, les parties molles
ont fondu, l'érosion a fait le reste. Reste ce paysage
somptueux, extra ordinaire, étonnant et émouvant.
Ces pierres ont, depuis des siècles, été habités.
On n'a pas de traces avant sept ou huit siècles, mais
il est probable qu'elles ont attirés les hommes depuis
toujours.
La transcendance est ici marquée dans la pierre... Forcément, les
hommes, en quête d'absolu les ont reconnus. Ils s'y sont réfugiés.
Ces rochers pointant le ciel ont, on ne sait pourquoi, quelque chose de protecteur.
Ces roches ont quelque chose d'humain. Moaï de l'île
de Pâques, statues menhirs, totems, divinités protectrices...,
on y projette plein d'expressions, d'allures, de majestés.
On y voit aussi des animaux : une tête de gorille, des
lions, des ours, des becs d'oiseau.
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Les premiers moines ont d'abord habité à leurs
pieds. Les guerres les ont obligés à s'installer
tout en haut, les murs abruptes infranchissables empêchant
toute incursion d'envahisseurs de tous bords. Mais la vie difficile,
frugale qu'ils ont été obligés de mener
les a amenés à encore plus de transcendance - et
de son aléa : le mysticisme.
Les moines se sont organisés, ont bâti leurs maison
avec les pierres mêmes du rocher et les arbres alentour.
Ils ont installé des monte-charges, amené des matériaux
plus sophistiqués, du cuivre, du fer, de l'or. Un or qu'on
retrouve dans toutes les icônes. Des artistes ont travaillé.
Ils ont peint des images aux couleurs éclatantes : des
Christ à barbe, des scènes de sa vie, des saints
auréolés d'or. Les chapelles sont carrées,
séparés par l'iconostase derrière laquelle
le prêtre officie. Les murs sont couverts de figures ascétiques,
figées, baignant dans des aplats aux couleurs éclatantes.
Les lustres en forme de bijoux dorés sont lestés
de pierres rutilantes. Une odeur puissante d'encens embrasse
le tout. Et tous ces gens qui se signent et embrassent
les icônes. Pas toutes, pourquoi ? Ils doivent avoir leurs
préférences, leurs protecteur particulier.
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Mais la beauté des Météores n'est pas là.
Elle est dans ces pierres majestueuses qui dominent un paysage
grand comme la mer. Indiquent-elles le ciel ? Ou l'homme ? Cet
animal qui s'est redressé pour regarder le ciel. Nous
avons tous rêvé un jour ou l'autre d'être
anachorète, de vivre séparé du monde, au-dessus
des contingences et des travers humains. Ce paysage ne nous écrase
pas. Il nous exalte. Ces sentinelles de pierre appellent à la
rêverie sereine, à la promenade sous leurs ombres
démesurées et à admirer les prouesses dont
l'homme est capable quelquefois. Les pieds sur terre et la tête
dans les étoiles.