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Avant l'Histoire, datée à la naissance de l'écriture (-3500 environ), les humains vivaient depuis trois millions d'années en petits groupes de chasseurs-cueilleurs très éloignés les uns les autres (seuls quelques millions d'hommes peuplaient le monde).

L'homme préhistorique, animal chétif, est en danger permanent jusqu'à la domestication du feu (il y a environ 400 000 ans) et l'amélioration d'un outillage de bois et de pierre taillée.
Ses croyances s'organisent autour d'un "chaman", sorcier homme-médecine, intercesseur nécessaire entre lui et les forces incompréhensibles, effrayantes de la nature.

Si la première inhumation (- 80 000) fait preuve d'une pensée où la dimension du sacré apparaît, la représentation d'animaux sur les parois de grottes (-30 000) signe une pensée moderne conceptualisée.
Vers - 8000 avant notre ère, la fin de l'époque glaciaire, avec le changement radical de climat qu'elle entraîne, amène les chasseurs-cueilleurs à s'installer au bord des rivières, des lacs ou sur les bords de mer et à vivre plutôt de la pêche.

Une nature abondante, des populations peu nombreuses sur de grands territoires, rien n'annonçait cette révolution fondamentale de la destinée humaine née avec l'agriculture.
L'homme vivant en Syrie au bord du fleuve, partiellement sédentarisé, est passé maître dans ses relations avec la nature qui l'environne. Ses outils de plus en plus précis et tranchants lui permettent d'exploiter aisément les ressources naturelles pour se loger (bois, écorces, peaux), ou pour se nourrir (cueillettes saisonnière, chasse, pêche). Son habitation est ronde, semi enterrée, couverte de branchages, cloisonnée (un foyer, des réserves, couchages).

Il sait tisser différents matériaux, modèler l'argile qu'il fait partiellement sécher (pour la vaisselle) et surtout perfectionne des armes tranchantes de plus en plus efficaces : pointes de flèches, couteaux, racloirs...
Il sait où trouver les différentes céréales et légumineuses : blé amidonnier, engrain, lentille, fèves... dont il fait son ordinaire. Il a même probablement compris comment les cultiver en petites quantités.
Ses aptitudes artistiques sont évoluées : peintures, sculptures, objets utiles ou sacrés sont simplifiés en même temps que stylisés. Une recherche esthétique qui se lit particulièrement dans les petites statuettes en pierre ou en terre : représentations féminines, animaux à cornes...


Le prédateur tranquille d'une nature abondante s'autorise progressivement à intervenir sur un environnement dont il n'était jusque là qu'un jouisseur passager.
C'est probablement quand il s'est senti maître de son univers, qu'une mutation symbolique s'est produite, comme si une "déchirure" s'était produite entre un haut et un bas, faisant naître une multitude d'images, de signes inédits jusque là. Son imaginaire s'enrichit rapidement de symboles : l'orant, les déesses-mères...

Les maisons jusque là rondes, deviennent carrées, les cultures de légumineuses et de céréales domestiquées s'intensifient, produisant au-delà des besoins quotidiens, favorisant les échanges avec des tribus de plus en plus lointaines.

L'invention de l'agriculture et sa rationalisation rend nécessaire le travail en groupe, entraînant une organisation différente du corps social. Trois classes se précisent : les producteurs, les prêtres et les guerriers.
Les rythmes agricoles vont aussi faire naître de nouvelles croyances fondées sur l'éternel retour des saisons, la régénérescence, la résurrection... Des croyances qui vont constituer le socle de toutes les religions à venir.

A suivre : Histoire des Juifs

 


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