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Suzanne Benzaquen
Mon grand-père en Amazonie
Interview sur Rafio Judaica Lyon par Catherine Elmalek
Interview par le CCME
(Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger)

 








 

 

 

 

 

CHRONIQUES AMAZONIENNES 4

En fait, le bâtiment du Baratillo se continue des deux côtés, Gil Ruiz, le photographe a forcément cadré le magasin, excluant la continuité de la façade. À droite, il y a aujourd'hui une petite imprimerie et à gauche, c'est fermé. Voyant notre empressement, les nombreuses photos que nous ne cessions de faire pour tenter de retrouver la prise de vue originelle, nous attirons l'attention du voisinage. On leur montre la grande photocopie de l'original en leur expliquant que mon grand-père avait là son magasin. Ils ont l'air moyennement rassurés qu'on prenne autant de photos.

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C'est ainsi que tout excités, nous reprenons la route du Musée d'Iquitos. Il est assez éloigné, le soleil tape dur, il fait au moins 35°, mais entrés dans la fraîcheur climatisée du musée, on se sent mieux. Une grande salle au rez-de-chaussée présente des photos et documents sur les origines de la ville, la diversité des cultures indiennes, de leurs nombreuses langues.

Sont présentées aussi des sculptures, des céramique et un imposant tambour (le téléphone des indiens d'Amazonie). Au premier étage, l'épopée du caoutchouc, les bateaux, les indiens récolteurs, les maisons de maîtres, les plans de développement de la ville ainsi qu'un très intéressant panneau précisant les principales dates des événements qui ont ponctué l'histoire de la ville. La visite se termine sur l'Iquitos moderne avec ses groupes musicaux et son tourisme écologique.

Après un court déjeuner dans un restaurant très sympa genre baba cool lounge avec peintures sous ayuhuasca (la drogue locale extraite d'une liane), nous retournons à l'hôtel. J'ai hâte de comparer nos photos avec l'image originale en les imposant l'une sur l'autre avec Photoshop.

Ça matche bien si ce n'est peut-être la distance des prises de vue qui n'est pas exactement la même. Le photographe Ruiz avait-il plus de recul ? (Il y a maintenant un bâtiment en face, ce qui ne permet pas beaucoup de recul). On vient de penser que son appareil n'était pas posé à la même hauteur que les notres puique nous photographions à hauteur d'œil. Il utilisait aussi sûrement des plaques dont on ignore les déformations possibles (il faut que je me renseigne auprès de mon pote Jean-Claude, excellent photographe connaissant les techniques anciennes). De plus, on a l'impression que la photo est prise un peu de biais... Mais enfin, avec la confrontation ci-dessus, le doute n'est plus permis, tout correspond. J'ai trouvé le Baratillo !
Le haut de la fenêtre de gauche (face à nous) n'a pas le même nombre de rayons, mais en regardant de plus près, on distingue nettement les rayons grossièremments taillés qui ont été rajoutés entre chacun des originaux.

Enfin, je n'ai pas pu m'empêcher de demander à Danielle de me prendre une photo dans la même position que mon grand-père,

et, bien sûr, de réinscrire son nom et les inscriptions qui étaient sur le bâtiment (mon frère m'a demandé de gratter le mur pour voir si on pouvait encore trouver quelques traces des lettrages, mais je ne me suis pas senti de demander cela aux propriétaires).

A l'hôtel, un mail me donnait rendez-vous avec Alejandra, spécialiste de la restauration de l'urbanisme d'Iquitos (elle a publié un livre : Iquitos, su memorial architectonico, passionnant que j'ai acheté). Elle m'a fourni tous les éléments qu'elle avait, notamment, elle m'a même transféré une partie de son fichier de photos anciennes de la ville. Elle nous a conseillé de nous rendre à la Biblioteca Amazonica où sont conservées les archives de la ville et nous a donné des références bibliographiques. Maria, son adjointe, a proposé de nous accompagner, sur la route, elle nous a présentés à Jorge Abramovich, commerçant en tissus et matelas sur la rue principale. C'est dans son entrepôt qu'est située la synagogue d'Iquitos. Nous avons un peu discuté et je lui ai promis de venir pour Chabat, le lendemain, vendredi soir, à sa synagogue pour faire plus amplement connaissance.

Nous avons été ensuite présentés par Maria à la Conservatrice très sympatique de la biblioteca qui parlait très bien anglais. Re-explication de nos recherches avant de s'asseoir dans la belle salle aux boiseries anciennes, aux jolies céramiques et tableaux et à la belle fresque murale indienne.



Quelques minutes après, elle nous amène des gants et des vieux documents dans lesquels Danielle se plonge (travaillant dans un Musée, elle en a plus l'habitude que moi) tandis que je feuillette un gros livre de l'histoire de la ville bourré de noms, de dates, etc.

On cherche, mais la Biblioteca fermant à 18h 30, nous prenons rendez-vous pour le lendemain.
Maria de la CETA a eu la gentillesse de nous accompagner également au cimetière juif que j'avais prévu de visiter. Heureusement d'ailleurs, car on ne l'aurait jamais trouvé.



J'ai été très ému de retrouver dans ce cimetière du bout du monde des noms que j'ai toujours eus dans l'oreille, ceux de juifs marocains de Rabat comme Benzaquen (c'est le nom de jeune fille de ma belle-sœur Gladys), Bohbot (j'avais des voisins de ce nom), Elalouf, Bendayan, Toledano, etc., et bien sûr des Cohen et des Lévy, tous enterrés à douze mille kilomètres du lieu où ils sont nés !

Maria que je ne savais pas comment remercier, a été d'accord pour qu'on l'invite à déjeuner. Elle a justement une cousine qui a un restaurant pas très loin. On y est très bien reçus avec chaleur et bise (ici, ils n'ont font qu'une). Super repas pour moi d'un ceviche, Danielle d'un genre de salade avec tagliatelles végétales et Maria de poissons et bananes frites.


Retour à l'hôtel pour une petite sieste car nous avons rendez-vous à la bibliothèque à 16 h. Nous étions en train d'y travailler quand nous avons vu arriver Maria et sa cousine à qui j'avais sans le savoir refilé un faux billet de cent soles (environ trente euros). Je me suis évidemment excusé et j'ai sorti tous les billets qui me restaient. Elle a décelé un autre faux billet de vingt. Pourtant, on avait changé dans une banque à Larcomar, le grand centre commercial de Lima ! J'en parlerais à Michel pour qu'il les engueule (je dois avoir le récipissé).
C'est un peu perturbés que nous avons continué nos recherches jusqu'à la fermeture. Nous avons pris congé de la conservatrice en échangeant nos mails et elle m'a promis de voir si elle trouvait d'autres infos qui me manquaient sur trois noms : celui du photographe, celui d'un membre de l'AIU (Alliance Israélite Universelle) venu rendre visite à une école à Iquitos, qui cite des noms de juifs d'Iquitos (disant qu'on se croirait à Casablanca) et celui de Victor Israël qui a été plusieurs fois maire d'Iquitos et qui a créé et présidé une association dont mon grand-père a peut-être été membre. Tant de pistes encore à suivre. J'ai encore du boulot pour reconstituer tout son parcours...

A suivre

 

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