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Jean-Simon Raclot
Galerie Eva Vautier Jusqu’au 9 novembre 2013
septembre 2013


Dans presque chaque tableau ou chaque dessin de Jean-Simon Raclot, deux univers très différents se côtoient : une nature luxuriante universelle, intemporelle et un homme moderne à baskets colorées et jean. Pour créer ce décalage de temps, de textures, de couleurs, le peintre semble utiliser deux palettes : une couverte d'une grande variété de verts, l'autre plus classique. Il pourrait faire converser les deux palettes, mais non, elles ne communiquent pas entre elles, semblent s'ignorer. Elles apparaissent comme deux plans de réalité différents, l'homme apparaît comme un acteur au milieu d’un décor de théâtre. Mais ce décor n'a pas l'air d'un décor, c'est une nature vivante, vibrante, prolifique, jouant avec la lumière. C'est plutôt le personnage qui a l'air rajouté. Il est de plus recouvert d'un tissu qui cache sa tête et une partie du corps ou tout le corps, tout en se laissant néanmoins deviner.


Pourquoi se cacher ? Par humilité ? Pour ne pas trop en voir ou ne pas se montrer ? D'ailleurs, il n'est peut-être pas responsable, on lui aurait couvert la tête et jeté dans cet univers très vert qu'il va peut-être découvrir en se découvrant.
Les dessins sont plus explicites. Sur un graphisme griffonné, vient prendre place un personnage qui cherche sa place dans le virtuel du dessin. Propulsé dans un monde humide, la vue obstruée... Une métaphore de la naissance ? L'homme masqué débarqué là, n'a pas pris encore pris la (dé)mesure du monde, ne sait encore rien de ce chaos vert, complexe, mais organisé (comme tous les chaos).
Avec cette lumière qui se joue des feuilles, ces ciels à peine présents, cet univers acidulé est néanmoins un peu inquiétant. Les paysages de Raclot paraissent fantasmagoriques, fantasmatiques, ou rêvés, peut-être des réminiscences ? "On dit que j'imagine, c'est pas vrai, je m'en souviens" (van Gogh).
Après avoir délaissé la peinture pour l'écriture, il y est revenu enrichi. Sa main s'est libérée, elle peint toute seule les tâches qui deviendront feuilles, troncs, ruisseaux, buissons... Jean-Simon Raclot nous convie à une réflexion sur´ la lumière, sur la peinture et ses différents plans de réalité.

 

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