Berlin
Je craignais de
me retrouver dans la capitale du Reich, mais Berlin est une ville
jeune, active, multiculturelle, qui dégage une énergie
positive et non agressive. |
Dans
le Mauermuseum (Musée du mur), de nombreux témoignages
comme celui d’une mère qui n’avait plus vu ses enfants
depuis quatre ans et qui hurlait dans la rue que c’était
assez ! Qu’il fallait que le monde fasse quelque chose. Mais «
le monde », ceux qui le dirigent, s’étaient arrangés
comme ça. Comme ceux de Berlin Est : les cerveaux, les artistes,
les ingénieurs... ne voulaient pas rester tranquilles : ils fuyaient
tous à l’Ouest. Il fallait arrêter ça. Comme
les soviétiques n’allaient pas lâcher Berlin, alors…
un mur et des barbelés. Cette solution leur convenait…Les
familles attendraient… Elles ont attendu vingt huit ans pendant
lesquels le
mur n’a cessé de se renforcer. Les premiers temps, il était
encore plein de trous, même les soldats de l’Est qui étaient
censés le garder passaient à l’Ouest (plus de 2000). |
Berlin
a été détruite à 60% pendant la guerre puis,
à partir de 1961, il y a eu le mur (jusqu’en 1989). La
ville ne s’est pas développée normalement. Et cela
se voit. Beaucoup de vides entre les immeubles, de longues avenues désertes
et sombres séparent des îlots de lumière où
des immeubles clinquants rutilent de miroirs, de vitres réfléchissantes,
de murs rideaux éclairés à giorno. Tous les grands architectes (Piano, Gehry, Isoaki, Nouvel, Foster, Calatrava, etc.) ont été convoqués après la guerre, puis surtout après la chute du mur qui a laissé en friche des millions de mètres carrés en plein cœur de la ville. Une aubaine pour les promoteurs, les architectes, les bâtisseurs. Il y avait même l’argent nécessaire, l’économie allait bien. On a construit (grands magasins, bureaux, habitations, nouveaux quartiers...) - et ça ne s’arrête pas. Le centre ville – celui de Alexander Platz - est en travaux. Des projets grandioses sont en cours. Des quartiers entiers ont vu de jour depuis les années 90. A Postdamer Platz, les constructions les plus délirants. Les entreprises multinationales s’y sont installées (Sony, la DB, etc.) Près de la porte de Brandebourg, en revanche, les architectes ont été cadrés : pas de hauteurs, un équilibre pour les ouvertures, de la discrétion... |
La Porte
de Brandebourg n'est pas très grande mais majestueuse
avec son quadrige posé dessus (Napoléon le leur avait
piqué mais ils l’ont récupéré).
Nous y étions avec des milliers de berlinois pour franchir
le cap de l’année 2007 à 2008. Pétards,
feux d’artifices, boissons, une ambiance énorme. |
La Fernsehturm, création de la RDA très réussie, cette tour de télécommunication de 360 m, la deuxième plus haute d’Europe abrite un restaurant panoramique tournant d’où on peut contempler tout Berlin. L’audioguide après le repas nous décrit les quartiers traversés. Voir Berlin d’aussi haut (200 m) est impressionnant. Les longues avenues, les quartiers modernes, les fleuves, les plans d’eau, les espaces verts, une leçon d’urbanisme… A la tombée de la nuit, les lumières des files de voitures, des bâtiments éclairés, des avenues, des grands magasins, des monuments, qu’on reconnaît… Un moment inoubliable. |