Qu’est-ce que penser ?
Comment
la matière peut-elle penser ? Devenir mémoire,
idée, représentation ? Qu’est-ce que la conscience ?
De la naissance de l’univers au parlêtre
Matière
Selon la théorie des Cordes, la matière n’existe
pas, elle est constituée de particules élémentaires
qui seraient des modes de vibrations de cordes sans épaisseur.
La substance unique de l'univers serait un champ dans lequel circulent
les particules/ondes.
Ainsi, espace et matière sont consubstantiels, et on peut dire
que l’espace-temps interagit avec la matière-esprit.
Matière
et esprit sont deux aspects complémentaires et indissociables
de l'univers, l'envers et l'endroit de l'espace-temps.
Notre esprit qui cherche à comprendre va forcément se
retrouver lui-même au cœur de la matière.
Univers
Il semble que l'univers obéisse à des règles bien
précises de construction. La matière est très
structurée et semble aller vers des états organisés
et complexes dont le dernier avatar (nous) a été un organisme
doté de facultés pour la penser et… agir sur elle.
Il y a 13,7 milliards d’années, un grand Bang secoue
l’univers connu.
Selon notre mythe moderne, un noyau d’une infinité d’atomes
ultra concentrées explose. De cette explosion naît une
expansion de l’univers où à très haute température,
des collisions se produisent. Les atomes s’organisent en nouvelles
structures atomiques qui créent des formes complexes (70 éléments
atomiques de base).
Sous l’action de la gravitation, des nuages d’hydrogène
et d’hélium se forment, se condensent, créant les
premières galaxies. Dans celles-ci vont naître les proto étoiles,
puis les étoiles et enfin, les planètes vers 4,6 milliards
d’années (10 mA après le Bang).
La Terre
D’abord boule de lave, se refroidit. La croûte terrestre
se forme et la vapeur d’eau devient liquide, donnant naissance
aux océans. C’est dans ceux-ci que les premières
cellules, les bactéries, se développent.
Origine de la vie biologique
Après le Big Bang, à très haute température,
des collisions se produisent, entraînant de nouvelles structures
atomiques aux formes de plus en plus complexes.
Une organisation atomique particulière, les Acides Aminés
(composés de carboxyl et d’amine) va être au départ
de la vie biologique. Ils s’organisent en très longues
chaînes appelées « peptides » (reliées
entre elles par la liaison carboxyl-amine de l’acide aminé suivant).
Une extrémité de la chaîne peptidique, est porteuse
d'un groupement amine libre et l'autre d'un groupement carboxylique
qui permet et induit de nouvelles liaisons.
Ces longues chaînes peptidiques, repliées sur elles-mêmes,
vont se développer en énormes macromolécules.
La vie biologique est née à partir de ces macromolécules
capables de liaison, de duplication et de
complexification.
Ce sont ces trois caractéristiques qui seront à la base
de toute l’évolution.
Si la liaison et la complexification existent déjà dans
les assemblages atomiques, la fonction de duplication est proprement
celle de la biologie.
Les lois de construction de la matière ont abouti à des
organismes de plus en plus complexes grâce à ces macromolécules,
constituants élémentaires des protéines. Protéiformes,
multifonctions, les protéines sont les éléments
essentiels de la vie de la cellule. EIles développent des chaînes
d’adn, éléments essentiels de la vie, qui s'enferment
dans les premières cellules, des micro-systèmes limités
par une membrane semi-perméable.
Une vingtaine de protéines différentes sont mises en œuvre
dans la cellule, unité de base, entité vivante qui se
rassemble en tissus
.
Protéine hémoglobine
La protéine ADN est le support de l'information
génétique. dont le dernier avatar (nous) a été un
organisme doté de facultés pour la penser et… agir
sur elle.
Protéine ADN
A l’intérieur de la cellule, ces chaînes d'ADN se lient
entre elles en une entité, le chromosome, qui a
la capacité de se dupliquer. Celui-ci, formé d’ARN,
a la capacité d'assurer des tâches métaboliques
tout en étant le support de l’information génétique.
Le vivant
Ce qui définit le vivant, ce sont les propriétés
de duplication et d'évolution que nous trouvons dès l'apparition
des virus, des bactéries puis des archées et, un milliard
d'années plus tard, des eucaryotes (cellules dotées d'un
noyau où va se loger le chromosome). *
LUCA, notre plus ancien ancêtre commun universel,
fruit d'une longue évolution, est une cellule procaryote (sans
noyau) qui comporte un matériel génétique contenant
les informations nécessaires à son fonctionnement et à sa
duplication.
Les cellules eucaryotes possèdent un noyau qui contient le matériel
génétique.
L’ADN est le support de l'information génétique
dont les variations entraînent une infinité de changements
créateurs de nouvelles espèces.
Une "intelligence" biologique est déjà à l’œuvre
puisqu’elle permet à la plus simple des cellules de se
maintenir, de se défendre et d’avoir une hérédité.
Des mécanismes de respiration, de digestion, de déplacements,
d’association, de protection, de défense sont à l’œuvre.
L'assemblage et la coopération des cellules entre elles va faire
naître des organismes plus complexes qui se diversifient pour
créer il y a 3500 millions d'années les premières
colonies de micro-organismes.
L’invention de la sexualité
La sexualité, née il y a 1500 millions d'années
suite aux luttes opposant un des premiers organismes unicellulaires à un
virus, va permettre un meilleur brassage des gènes et des organismes.
Dans chaque cellule, les chromosomes sont constitués par paires
(diploïdes). Certaines algues franchissent un stade où chaque
chromosome n’est plus présent qu'en un seul exemplaire
(haploïde).
L’extension des pluri cellulaires entraîne la naissance
des métazoaires (premiers organismes multicellulaires mobiles
se nourrissant de particules organiques).
Il y a 600 millions d'années, quittant le milieu marin, les
premières algues vont donner naissance aux végétaux.
Tous les stades de l’évolution animale
- Eponge : Leur stratégie consiste à filtrer l'eau
qui les traverse, pour y capturer des proies. une stratégie
qui ne demande ni structure complexe, ni mouvement coordonné.
- Polypes (hydres, corail et méduse) bras qui poussent la nourriture
vers un ventre
- Ver : mobilité pour chercher son repas et tube digestif
- Mollusques (qui se créent un blindage)
- Arthropodes (segmentation poussée : pattes, exosquelette)
- Vers nageurs : les poissons (nagent dans l’eau, ont une
mâchoire et des membres)
- Tétrapodes
- Amphibiens (sortent de l’eau)
- Reptiles
- Oiseaux
- Mammifères
L'explosion cambrienne
Une série de facteurs concomitants (accroissement du niveau
d'oxygène, glaciation, etc.) va entraîner il y a 535 millions
d'années une explosion des formes de vie. Toutes les formes
de vie actuelles ne sont que des variations des organismes créés à cette époque
(33 embranchements animaux)
Passé le stade des éponges et des polypes, les organismes
complexes dérivent d'un schéma fondamental : le
tube, avec deux axes : tête/queue et dos/ventre d'autre
part, les côtés droits et gauche tendant à la symétrie.
Ils sont caractérisés par une symétrie bilatérale,
d’où le nom de bilatériens. Ainsi, les triploblastiques
sont des animaux dont l'embryon est organisé en trois feuillets
embryonnaires. Le feuillet interne produisant le système digestif,
le feuillet extérieur, la carapace et le système nerveux
et le feuillet intermédiaire les muscles et les organes internes.
Le cerveau
Les êtres vivants se dotent d'organes des sens et d'un cerveau
complexe pour analyser le monde extérieur sous forme d'impressions
subjectives qui leur fait ressentir les choses sous forme d'odeurs,
de couleurs, de chaleur, de faim et de froid etc.
Le cerveau traite l'information reçue par ses récepteurs
sensoriels. Il a un rôle central dans la création de réponses à l'environnement.
Il est constitué de neurones (matière grise : la
plus grande partie de l'espace cérébral), de 100 000
kms d’axones qui sont les câblages reliant les neurones
entre eux (matière blanche) et de cellules gliales qui ont un
rôle nutritif et facilitateur de connexions. Les interconnexions énormes
(moitié du néocortex) sont le fait des synapses (zones
de contact non continues entre les cellules).
L'animal / l’homme
L'animal perçoit le monde, sent son corps, éprouve des
sensations, mais il ne sait pas qu'il existe. Il possède indéniablement
une conscience immédiate.
La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum)
de « savoir » (scire). Être conscient signifie
donc que lorsque l'on sent, pense, agit, en sachant que l'on sent,
pense ou agit.
Suivant les lois de la connectique interneuronale, la confrontation
des terminaisons sensorielles génère
une perception, un objet mental, le percept (forme perçue d’un
stimuli). Les percepts qui forment le tissu
de notre quotidien sont des représentations
soumises à des
abstractions (processus par lequel un ensemble de phénomènes
est ramené à une caractéristique singulière).
Ces représentations mentales abstraites s’organisent en
abstractions d'un ordre plus élevé : les concepts,
images « prototypes » des objets. L’interaction
entre les concepts est à la base de représentations liées à la
reconnaissance d’objets différents.
« Le métier du philosophe, c’est de faire des concepts,
le métier de l’artiste c'est de faire des percepts. » (Deleuze)
La conscience, un nouveau mécanisme
Le langage articulé est un outil performant qui permet qu’avec
un petit nombre de sons, on obtienne un nombre infini de mots, combinables à l'infini
pour former des phrases qui pourront exprimer un nombre infini de choses.
Grâce à lalangue, la matière a créé une
entité capable de savoir qu’elle existe, capable de s’interroger
sur elle-même, de comprendre ses propres mécanismes et
d’agir dessus…
En même temps, le Parlêtre, c’est l'être charnel
colonisé par le verbe. Sa jouissance est hétérogène
au langage (il restera toujours un excédent de satisfaction
sexuelle non traduit en représentations verbales). Le réel
de la jouissance est posé d'abord dans la singularité du
tressage du vivant et du verbe.
Le symptôme (du grec symptoma, coïncidence) étant
un « défaut de traduction », un inaccessible
au langage, une lacune irréductible à une erreur de jugement.
Mais pourquoi la conscience ?
La vie a créé nombre de mécanismes autrement compliqués
qui se passent de conscience pour être performants.
La conscience serait-elle la meilleure « mécanique » possible
?
Sans conscience, pas de concepts, pas de langues, pas de sciences…
La conscience au cœur des choses
Ou alors la conscience serait-elle partout ? des bouts de conscience
dans la moindre cellule ?
Si chaque cellule se sait une entité qui échange et se
défend, si chaque parcelle de vie est dotée à son
propre niveau de la possibilité de choisir avec qui elle va
s'unir, si même les atomes ont cette possibilité, peut-on
parler de conscience ?
Dernier avatar
La force de la vie étant dans la nécessité de
se perpétuer, on peut considérer que l’homme est
un de ses derniers avatars mis au point pour mieux la défendre,
la réparer, la préserver, la prolonger.
Grâce à la pensée, l'être humain élabore
des concepts qu'il associe, articule pour comprendre, apprendre ou
créer.
Mais l'expérience n'est pas objectivable. Elle implique au sein
d'elle-même l'émergence d'une vérité qui
ne peut être dite, puisque ce qui la constitue c'est la parole.
Il faudrait en quelque sorte dire la parole elle-même, mais comment
la parole peut-elle se saisir d’elle-même ?
Toutes nos tentatives de comprendre rencontrent comme limite notre
propre moteur d’analyse, mais sont créatrices de recherches
qui se développent à l’infini.
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