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Cueillettes, poésies et chansons


CUEILLETTES

 

Être plus mystérieux pour soi
que pour les autres.

Connaitre, c'est se divertir
pour oublier la mort.

L'autre est une source de poésie pour soi.

Le besoin d'une foi
n'est pas la preuve d'une foi.

La croyance nous aide à masquer
ce que nous ne voulons pas voir ou savoir.

Sentir la réalité
par le détour de la représentation.

J'ai failli être flingué.

Rire pour ne pas mourir.

Chaque livre un combat.

Les anges meurent de nos blessures.

Il faut déduire plus que séduire.

Ne pas dire au peuple
que les lois sont injustes.

Ah ne jamais sortir des nombres
et des êtres (Baudelaire)

Ni regret, ni espoir
Entre deux, l'équivoque,
Entre les deux, l'enthousiasme.

Éros : Tu me manques, je te veux
Philia : Vivons ensemble pour construire

Aimer le peuple
c'est aimer les individus,
Et détester les foules

La présence du néant
détermine notre liberté.

Cynique est celui qui recouvre de vertu
la triste réalité des choses.

 

 

 

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POESIES

 

Feuilleton quotidien

Tous les jours, c’est la crise
Tous les jours, c’est la guerre
Tous les jours, catastrophe
Tous les jours, on nous bluffe
Tous les jours, on nous triche
Tous les jours, catharsis
Tous les jours on apprend
Que demain, c’est la fin.

 

Ailleurs

Petit homme, tu rêves d’ailleurs
De baies étincelantes
De couleurs outremer
De ruines et de sables
Ressassés par les vagues

Quand la mer s'embrume d’or
Quand l’eau émousse tes gestes
Qu’il fait bon être
dans le diffus de la lumière

L’horizon dans les yeux
Dans l'axe du soleil
Respirer l’air rafraichi

Sur ta peau asséchée,
le souffle de la mer.

Renaître

 

Marre

J'en ai marre
D'en avoir marre
Fatigué d'être fatigué
J'ai plus envie d'avoir envie
D'être l'ombre de mon ombre
La marionnette d'ma marionnette
Un poisson hors de l'eau
Un oiseau sans les cieux
Un pt'it ver dans l'univers.

 

Alphabet

Taureau dans la maison
Chameau devant la porte
Me louange
Clou arme sans crainte
Bouclier en main
Dans ma paume le fouet
Pour conduire les eaux
Du serpent sur la colonne
Dont l’œil bouche la plante
Le singe tête soleil
Est sa seule signature.

 

 

Un Peuple

Je suis issu d'un peuple errant et espérant
depuis plus de trois mille ans.
Araméen chassé de Canaan,
en exil il a pris racine.
Aimant la vie et la culture,
j'ai remplacé mon pays perdu
par le livre et l’exégèse infinie des mots.

Sujet mais pas valet, j'ai aimé toutes les nations
Et parlé leurs innombrables langues
j'ai inspiré des civilisations
et survécu quand les plus grandes ont disparu.
Chassé d'Espagne, du Portugal,
J'ai vogué du Maroc à la mer Egée
M'arrêtant à Salonique, Livourne, Alexandrie,
Venise, Londres et Salé.
Les écoles françaises de l'Alliance m'ont essaimé
dans l'ancien et le nouveau monde.

En Andalousie, en Méditerranée, en Amérique
j'ai contribué à des cultures raffinées
Curieux et inventifs Freud, Einstein,
Soutine, Bob Dylan et Franz Kafka
Ont servi les sciences, les arts
et redonner leur part d’humanité

Bouc émissaire, diabolisé,
J'ai subi les pogroms, les expulsions,
les tentatives d'annihilation.
Sachant combien il est difficile d'être Juif
Je n'ai pas été prosélyte.

De tous les peuples qui ont souffert
Je suis celui qui souffre depuis le plus longtemps.
Vénérant un Dieu qui dit : Je suis celui qui Suis
J'attends toujours un improbable messie.

Plus vieux peuple vivant ayant trop d'histoire
et pas assez de géographie,
J'ai créé un jeune État
qui a réinventé sa langue oubliée
Et fait revenir sa nation deux mille ans plus tard
Après qu'elle ait parcouru le monde.

De l'Afrique, de l'Europe, une moitié
est retourné à ses sources
Enrichi de voyages et d'une multitude de cultures.
L'autre moitié prie toujours
pour son retour à Jérusalem
Sans y aller, bravant l'éternité.

 

LYNCHS  Movies

Dans les rues malsaines
des petites villes américaines
l’histoire macabre des jumeaux
a inquiété tous les journaux

Le diamant noir étincelle
dans les tunnels et sur les pics
Agitant les peurs épiques
des populations atypiques

Dans l’inquiétante étrangeté
d’un monde pervers et singulier
Enfant, j’ai vu errant
des hommes à tête d’éléphant

Les amours de la brune
et la blonde de Mulholand
se sont dissous dans l’amnésie
de leurs amours saphiques

Dans les canaux noirâtres
des banlieues oubliées
les soleils noirs ont aboli
nos anxieuses obscurités

Les passions excessives
de la chanteuse dépressive
et de son psychopathe pervers
ont fait les titres des faits divers

Blue Velvet insensé
de chagrins hallucinés
la transe m’a confié
ses malaises sublimés

beautés perverses,
chemins de traverse
bas côtés accidentés
Pour esprits tourmentés

Lynch, synthèse cristalline
d’univers étranges, maniérés
d’une civilisation du malaise
Du malaise de la civilisation

 

Plage en hiver

Robe rouge sur la plage
le sourire au visage
Adossé au rivage
Tu dansais pas très sage

Je pose ma caméra
Je suis dans l’embarras
D’un amour qui se passe
Et je suis dans l’impasse

Ricochets sur les flots
J'ai perdu tous mes mots
Vent d’hiver plage déserte
Moi je reste là inerte.

Fanions de plastiques
S’étiolant dans le vent
Lisières, Flaques
ressac aphrodisiaque

Sable mouillé, Bois flottés
Galets, fers rouillé
Ciel immense, contre jour
Et moi pauv’ troubadour

Je t’ai vue à Venise,
A Goa, à Paname
Au Musée d’Amsterdam
Et au cimetière juif de Prague

 

Ella

Ella s'en est allée
Dans le silence des étoiles
Rejoindre l'éternel, l'immuable, l'essentiel.

Au delà des mots et des maux
Elle a traversé le réel
Pour retrouver l'infini.

 

 

Lise

Vous avez le Pinard
Laissez nous le pétard
Alors Lise, réalise
Si tu veux qu'on t'élise,
Lise, alors légalise.


CHANSONS

 

Internet nous rend moins bêtes

Les films, les photos les pays
Là, tout de suite sur mon ordi
Une bibliothèque d’Alexandrie
Pour moi tout seul sur mon p’tit lit

Google, Yahoo recherchent pour moi
Wikipedia me montre la voie
Traduc en ligne sur reverso
Toutes les rimes sur mon dico

Je m’suis fait un blog, un site,
Y des milliers qui m’rendent visite
Tous mes potes m’envoient leurs scoops
Grâce à twitter ou sur facebook

N’oublie pas tes oreillettes
Y’a d’la musique sur Internet
La discothèque de Babylone
Là tout entière sur mon i-phone

Si tu tu t’sens trop seul et qu’ça pique
Essaie toujours d’voir sur Meetic
Il paraît même qu’y en qui s’aiment
Presqu’en direct en un dixième

Sur google earth, vas y, c’est beau
Tu vois le monde de tout en haut
Y’a des 3D interactifs
Voir où tu vas, c’est jouissif

Pour mes repas, j’ai des recettes
Plats du jour ou menus de fête
Couscous, pizzas et andouillettes
Jamais j’me plante dans mes paupiettes

Plus de censure politique
Médiapart et Asi la niquent
Envoie tes bouteilles à la mer
Sur le réseau c’est moins primaire

En recherchant copains d’avant
J’ai trouvé mes amis suivants
Jean-Claude, Carlos et Dominique
Depuis ce jour on r’communique

Pour mes vacances, plus de galère
Pour trouver la route de la mer
Ma souris me montre le chemin
Sur Mappy ou Viamichelin

Si tu veux vendre ou acheter
T’as qu’à voir sur e-bay
Tu trouveras tout pour moins cher
Et tu peux même faire des enchères

Mais ma copine est stupéfaite
Du temps qu’je passe sur Internet
Y’a des con’ries et des tricheurs
Mais moi j’men fous, j’prends le meilleur

Point fr point com ou point net
Internet nous rend moins bête.

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Van Gogh Rock

Ses pinceaux ont dansé
Le printemps et l’été
Ses couleurs éclataient
Quand le soleil brillait

Le soleil sur la tête
En partant d’sa palette
Tous les jours il peignait
Des harmonies risquées

Pas de rouges sans les verts
Bleu turquoise la mer
Pas d’orange sans les bleus
Paysages harmonieux

Des merveilles colorées naissaient
Sur ses toiles enchantées

Tout’l temps sa pipe aux lèvres
Elle fumait, elle fumait
L’infini dans les yeux
Vincent était heureux

Dorés les champs de blé
Blanc et roses les fruitiers

En Jaune beurre frais
Sa maison et l’atelier
Volets verts et carreaux rouges au sol
Vivre ici le console

Tableaux de jour, tableaux de nuit
Du moment que ça luit
Emeraudes, étoiles bleues
Le crépuscule l’émeut

Jaune son chapeau d’paille
Qu’il portait où qu’il aille
Chevalet à la main
Il parcourait tous les ch’mins

Van Gogh Rock

 

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Post 68

La déprime, la drogue, le sida
Ont tué Guy, Tuck et Savoie
La génération soixante-huit
S’est mal remise de sa cuite

Casse-toi vite camarade, 
C’est encore la panade
Et surtout, t’arrête pas
Le vieux monde court derrière toi

Quarante années plus tard
C’est encore plus le bazar
Le pouvoir des milliardaires
Organise ta misère

La télé nous manipule
Sans plus aucun scrupule
Police et justice sont en mains
On ne croit plus aux lendemains

Le monde s’auto-détruit
Sans faire beaucoup de bruit
La nature se venge en somme
De ce microbe qu’est l’homme

Casse-toi vite camarade, 
C’est encore plus la panade
Et surtout ne t’arrête pas
Le vieux monde court derrière toi .